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Exposer le(s) monde(s) arabe(s)

Mémoire de recherche, 2018

L’intention de ce mémoire s’est dessinée lorsque j’ai intégré l’Ecole Supérieure d’Art et de Design (ESAD) de Valenciennes. Avant cela, je vivais au Maroc, mon pays d’origine, mais dans un environnement « occidentalisé », ayant été scolarisée dans des établissements français dès les classes de maternelle.
Dès mon arrivée en France, j’ai souvent été confrontée aux représentations sur le Maroc. Par exemple, l’étonnement que suscite l’absence d’accent quand je parle en français ; ou que je me dise d’origine berbère bien que venant d’une communauté arabe.
Par la suite, j’ai été confrontée aux représentations sur le monde arabe qui se retrouvent exprimées sous deux catégories : un imaginaire attractif, allant de l’exotisme au ‘luxe abordable’ et des stéréotypes répulsifs, allant de la figure du terroriste à celle du ‘banlieusard’. La définition du terme « monde arabe » est elle-même catégorisée sous différents critères, variant selon les définitions des dictionnaires et des définitions populaires.

Il devient alors difficile de poser une définition appropriée, et le terme de « monde arabe » semble lui-même dévier vers une généralisation. Mettre ce terme au pluriel tendrait déjà à une mise en avant de la diversité que je qualifierais alors sous le terme: « le(s) monde(s) arabe(s) ».  Ces critères de définition du « monde arabe » ont des répercussions plus importantes qu’une simple confusion. Le critère religieux, par exemple, amène soit à éviter de parler des pays arabes, soit trop en parler en réduisant leur diversité à ce seul critère, dans une intention stigmatisante.
Par ce phénomène, on fait barrage à l’apprentissage de ces cultures et à la compréhension de leurs diversités. Cela devient difficile de contrer les représentations faussées, principalement diffusées par les médias qui ont un impact cognitif considérable dans le quotidien des Français.

Je me suis alors demandée quels seraient les outils et les lieux par lesquels on pourrait offrir des représentations plus justes et, ainsi, réactiver cette volonté d’aller vers l’« Autre » et de faire face à l’altérité (définie comme « État, qualité de ce qui est autre, distinct » selon le dictionnaire Larousse).
J’ai porté mon intérêt, dans un premier temps, sur tous types de lieux d’éducation et de lieux culturels. Puis, j’ai fini par me recentrer sur les musées. Ces lieux d’exposition ont une histoire passionnante, engendrée par l’action d’exposer les autres civilisations en Occident et, en France, plus particulièrement. Du fait que ces musées aient vu le jour durant l’époque coloniale, l’histoire qu’ils racontaient était devenue le miroir d’une relation de domination. Cette histoire permet de comprendre la construction progressive des préjugés et des amalgames qui étaient alimentés par les expositions que proposaient ces musées. Je tente alors de comprendre et partager en quoi les musées exposant les cultures arabes, associés au design, peuvent offrir une nouvelle plateforme contrant les préjugés et incitant les échanges socio-culturels.


Je construis cette pensée en trois temps.

Une première partie relative à l’histoire des représentations du monde arabe en France, me permet d’étudier l’évolution de ces musées, des expositions coloniales jusqu’à aujourd’hui.
Dans une seconde partie, je peux alors analyser les enjeux actuels des musées représentant l’altérité, et de façon plus précise, ceux exposant les cultures arabes.
Enfin je présente, dans une troisième partie, en quoi le design peut s’apparenter aux enjeux contemporains des lieux dédiés aux autres cultures et comment il peut s’inclure dans une démarche d’évolution dans ces musées.


 

PLAN ET INTRODUCTION

1 - Histoire de l'altérité muséifiée

2 - Musées dédiés aux cultures arabes

3 - Design et Musées

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